Page 2 - Lettre d'information - le Troubadour des Coops
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l’écho des f ilières
Filière oléicole
2020, UNE ANNÉE INÉDITE
Comme les autres filières de la coopération agricole, la filière oléicole La récolte 2020 d’olives de bouche sera très faible, voire inexistante
d’Occitanie a été confrontée à une situation sans précédent avec la pour certaines variétés comme la Lucques, produite essentiellement
crise sanitaire Covid-19. dans l’Aude et l’Hérault.
Pendant les mois de confinement, les coopératives ont dû faire face à Un nouveau coup dur pour la filière, d’autant plus que le projet d’AOP
des baisses de chiffre d’affaires exceptionnelles, notamment dans les huile d’olive du Languedoc, petite sœur de la renommée AOP Lucques
boutiques de vente directe qui représentent pour certaines une part du Languedoc est dans sa dernière ligne droite.
importante de leur activité.
Heureusement, la dynamique des ventes a repris pendant la saison Cependant, les évolutions du climat semblent accentuer de plus en plus
estivale. ce phénomène. Le modèle coopératif est résilient par nature, à nous
d’utiliser les atouts de la coopération pour faire perdurer l’oléiculture
La récolte des olives de bouche a commencé depuis quelques sur le terrain et communiquer.
semaines. Elle sera suivie dès octobre après quelques jours de pause
par celle des olives à huile. Contact : Delphine Antolin - d.antolin@coopoccitanie.fr
Grandes cultures Fruits et Légumes
MOISSON 2020 : UNE TRÈS LE MARCHÉ FRUITS ET LÉGUMES
MAUVAISE ANNÉE… DU PRINTEMPS ET DE L’ÉTÉ 2020,
PARTICULIÈREMENT INSTABLE
La récolte 2020 en Occitanie se situe parmi les récoltes les plus faibles
de ces dernières années. Le marché fruits et légumes du printemps et de l’été 2020 a été marqué
Globalement, les rendements en céréales à paille sont inférieurs de 15 par une précocité forte, des rendements faibles, et des marchés
% à la moyenne quinquennale. particulièrement instables du fait de la crise de la Covid.
Les semis d’automne ont été fortement perturbés par les pluies. Une
partie des semis a été effectuée très tardivement, une autre n’a tout Au printemps, et après quelques jours de « flottement » au début
simplement pas pu être effectuée. Les conditions météorologiques du confinement, les produits du moment - fraise, asperge, tomate,
survenues au cours de l’automne expliquent la baisse des surfaces artichaut, salade, pomme… - ont bénéficié d’une demande forte, grâce
en blé tendre (-22% / 2019) plus particulièrement. Une partie de ces à la priorité donnée aux produits français, et au plaisir de cuisiner. La
surfaces a été implantée au printemps en tournesol (+12,8% / 2019) et fermeture de la restauration collective et des marchés « de plein vent »
soja (+13,6% / 2019). a été compensée par l’accroissement de la demande de la GMS, qui a
Cependant plus de 21 000Ha n’ont pas été implantés en grandes limité le recours à l’import.
cultures par rapport à 2019, soit une baisse d’une année sur l’autre
de 7%. Cet été est globalement caractérisé par la faiblesse de récoltes : tous
La baisse de production en blé tendre est estimée à 41% par rapport les produits sont affectés par le manque de froid hivernal et les pluies
à 2019 (année de très bons rendements). En blé dur, la baisse est de du printemps. Par ailleurs, avec le déconfinement, la « guerre des
27%, en orge de 25% et en colza de 12%. prix » a recommencé, avec des succès recueillis par les enseignes les
C’est dans l’ouest de la région Occitanie que la situation est la plus plus discounts (source Kantar-Worldpanel 2020). La déflation des tarifs
marquée. Heureusement, la qualité est au rendez-vous hormis a repris son cours avec -0,12% en juillet et le second semestre s’amorce
quelques problèmes ponctuels de mycotoxines notamment. dans un contexte déflationniste. Heureusement que la progression
de la consommation se poursuit (+4,5% des dépenses courantes des
Les faibles volumes récoltés conjugués à des cours faibles pour les foyers en juillet), car la tendance à la recherche des prix bas ne va pas
céréales à paille, voire très faibles pour les oléagineux vont avoir s’inverser, les enseignes craignant une rentrée difficile (« Les Echos »).
un impact considérable sur les trésoreries des exploitations, déjà
fragilisées les années précédentes. Cette situation risque d’aggraver Parallèlement, l’e-commerce a progressé fortement cette année, avec
le préoccupant phénomène de non mise en culture déjà constaté désormais 8% des ventes de produits de grande consommation, un
cette année, ce qui aurait pour corollaire de fragiliser, encore plus, nos quart des Français acheteurs en ligne, et un million de cyberclients de
filières de Grandes Cultures dans notre Région. plus en juillet.
Concernant les cultures d’été (récoltes en cours), la canicule et article rédigé avec le soutien de la FFL Occitanie.
la sécheresse persistante ont eu un effet très important avec des
dessications sur pied, notamment sur les parcelles à faible potentiel
et les parcelles non irriguées. Nous nous attendons à des rendements
malheureusement très décevants.
Un plan de soutien du secteur Grandes Cultures d’Occitanie, ainsi
qu’un plan de gestion du risque climatique doivent être mis en place
urgemment !
2 Contact : Guillaume Dyrszka - g.dyrszka@coopoccitanie.fr LET TRE D ’ INF ORMA TION # 0 6 / OC T OBRE 2 0 2 0